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Mérès TAILOR

Une Fondation Haïtienne avec une direction haïtienne, tel était le rêve caressé non seulement par le Conseil d’Administration de la Fondation Haïtienne pour le Relèvement et le Développement (FHRD), mais encore par la majorité des employés de la Fondation et aussi certains des bailleurs de ladite Fondation, notamment le Secours Catholique-Caritas de France, (SCCF) organisation non gouvernementale (ONG) qui a d’ailleurs contribué sensiblement pour la réalisation de ce rêve. Pourtant, depuis sa création – les premières semaines qui suivirent le séisme de janvier 2010 – jusqu’au premier trimestre de 2019, la Fondation n’a été dirigée que par des européens, tantôt italien tantôt français.

Pour réaliser ce projet dont les jalons ont été préalablement posé par Mathieu LEGRAND, puis continué avec plus d’ardeur par Christian DROUIN, le Conseil d’Administration de la FHRD s’est finalement résolu à marquer le ton, en procédant, le 6 mars 2019, après maintes rencontres et consultations, à la nomination de Mérès TAILOR comme premier directeur général haïtien de la Fondation Haïtienne pour le Relèvement et le Développement (FHRD). Enfin, un haïtien dirige la Fondation Haïtienne pour le Relèvement et le Développement: Mérès TAILOR.

Originaire des Roseaux (Grand’Anse), où il a d’ailleurs entamé ses études primaires, Mérès TAILOR a commencé ses études secondaires à Jérémie pour les achever ensuite dans la capitale. Entre temps, il a fréquenté le Petit Séminaire Notre Dame du Perpétuel Secours de Jérémie, dont le terrain a été par la suite vendu aux missionnaires du Foyer St Camille. Il est ensuite rentré au Séminaire St Charles Borommée en 2007 où il a passé 5 ans, dont quatre ans en Haiti et 1 année en Colombie. Après les études secondaires et pendant les trois années du séminaire en Haiti, il a obtenu son baccalauréat en philosophie. Rentré au bercail en 2012 après qu’il a laissé le séminaire de Colombie, il a intégré la FHRD en avril 2012 où il était un simple responsable de dépôt.

Mérès TAILOR, premier directeur haitien de la FHRD, dans son bureau

De responsable de dépôt, il est devenu coordonnateur des activités économiques de la FHRD. Quelque deux ans plus tard, après que le CA de la FHRD ait décidé de rassembler les activités économiques de la Fondation sous une société anonyme dénommée La Rosée S.A., Mérès était devenu alors le Directeur de cette dernière en 2016. Entre temps, il a pu décrocher à l’INUKA un diplôme en Sciences Administratives et de Gestion. Trois ans après, la plus lourde tâche l’attendait, au delà de toute attente: sa nomination comme directeur de la FHRD par le Conseil d’Administration.

Mais toutefois, ne devrait-on pas souligner qu’il s’agit plutôt d’un aboutissement auquel la Fondation préparait déjà Mérès TAILOR, à l’insu de tous? En effet, Mérès n’avait-il pas l’habitude – qu’on se le rappelle ici – d’assurer l’intérim de la direction de la Fondation, en solo ou en trio, pendant les déplacements provisoires des anciens directeurs (absents parfois pour raison de voyage médical ou congé d’été) qui s’étendaient sur une quinzaine de jours ou parfois un mois?

Si pour certains, il s’agit d’une nomination pure et simple, comme il le fut pour les prédécesseurs de M. Tailor, il convient toutefois de souligner et marquer le côté à la fois historique et émotionnel de la nouvelle direction. Historique tant pour la Fondation que pour Mérès. Car d’une part, c’est pour la première fois que la FHRD se verra diriger par un haïtien. D’autre part, on peut facilement comprendre que le fait d’être le premier haïtien comme directeur de cette structure ne saurait laisser M. TAILOR sans une charge émotionnelle. « Ce n’est pas sans réticence que j’ai accepté cette mission, du moins cette nomination. J’ai surtout voulu savoir si j’allais trouver la collaboration de tout le monde. Après consultations et enquêtes, j’ai finalement cédé, j’ai dit oui« , a-t-il renchéri lors de sa présentation aux permanents et ouvriers de la Fondation par Isaac XAVIER, le président du CA de la FHRD.

Par ailleurs, entre émotions et responsabilités, adaptations et attentes, le nouveau directeur promet une bonne direction avec une administration participative, qui requiert l’apport et la contribution de tous: membres du CA, permanents et ouvriers de la Fondation. Ayant l’avantage de la connaissance de la Fondation, des ressources humaines et des biens meubles de cette dernière, le nouveau directeur peut présumer une adaptation et une insertion sans ambages ni trop de difficultés. Mérès TAILOR prendra fonction le 10 juin 2019, le lendemain du départ de Christian DROUIN, le directeur français sortant, à côté duquel, il a d’ailleurs passé deux mois (avril et mai) de passation de pouvoirs.

L’on ne saurait laisser sous l’étiquette de l’oubli, les diverses contributions, apports et sacrifices des diverses personnes, partenaires et bailleurs qui ont rendu possible la FHRD, dans toute son histoire. En ce sens, nous remercions de tout cœur le travail de tous, à tous les niveaux (membres du CA, partenaires, anciens directeurs, permanents et ouvriers) qui ont œuvré infatigablement jusqu’à la réalisation de ce projet de direction locale longtemps resté dans les tiroirs.

Mr TAILOR sur la galerie des locaux de la Fondation

Pour la petite histoire, l’on se permet d’indiquer les anciens directeurs de la Fondation Haïtienne pour le Relèvement et le Développement (FHRD) depuis sa création en 2010 jusqu’à nos jours: Mirco CARMILLETTI (italien), Georges FEDRY (français), Thibaud DU ROSEL (français), Paul-Marie THIEBOT (français), Mathieu LEGRAND (français), Christian DROUIN (français) et Mérès TAILOR (haïtien).

Isaac L. BEAUJOUR, auteur

Isaac L. BEAUJOUR
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